L’origine du design exceptionnel des fauteuils club
On appelle « obus » un projectile tiré par un canon d’un calibre supérieur à 20 mm. Cependant, en architecture comme en décoration, l’obus est le nom de la forme donnée à l’accoudoir d’un fauteuil ou d’un canapé Club. Cela donne au siège des lignes plus douces et chaleureuses. Ensemble, revenons aux origines de ces fauteuils mythiques.
Le fauteuil club, un design en forme d’obus
Dès le XIXe siècle, les familles huppées de Londres et les clubs de gentlemen adoptent ce siège haut de gamme. Confortable, élégant et durable, il est alors ce qui se fait de mieux. Il devient français au début du XXe siècle, en pleine période Art déco. Grâce au travail des artisans français, qui intègrent des ressorts biconiques et un épais rembourrage dans son assise et son dossier. On le nomme alors : « fauteuil confortable ».
Ce style de fauteuil possède à l’origine des accoudoirs en forme d’obus avec une silhouette relativement arrondie. Dans les années 20, il devient un véritable symbole de modernisme, de confort et de détente. Il se décline alors sous différents modèles aux formes plus insolites les unes que les autres. Les accoudoirs et les dossiers, plus particulièrement, font l’objet d’audacieuses fantaisies créatives. On voit apparaître le « chapeau de gendarme », « l’accolade », le « moustache »… Les silhouettes des fauteuils ne cessent d’évoluer, tout comme les méthodes de fabrication, et les revêtements plus ou moins luxueux.
Les matériaux parfois complexes du fauteuil club
Le cuir de basane est le revêtement originel de l’authentique fauteuil club. Mais depuis sa naissance, le fauteuil club se recouvre de skaï, de simili, de velours, de cuir de vachette ou encore de mouton. On utilise ces matériaux pour des raisons économiques ou esthétiques, mais aussi pour gagner du temps dans le processus de fabrication.
Divers artisans travaillent de concert pour concevoir ce meuble. Le créateur dessine, le menuisier s’occupe de la structure, le mégissier tanne les peaux, tandis que le tapissier, ou sellier-garnisseur, s’occupe de tout ce qui se rapporte au rembourrage et garnissage… Le reste appartient au coloriste qui, par sa touche finale, rehausse le modèle avec le travail de la patine.
Au début, le dossier, les accoudoirs et l’assise contiennent des ressorts biconiques et un rembourrage de crin végétal. De nos jours, l’utilisation d’un garnissage en mousse synthétique, avec des sangles élastiques ou des ressorts en S, a bien souvent remplacé cette pratique.
Un confort optimal garanti par un design travaillé
Le Club dorénavant « vintage » ou « anglais » reste confortable, contrairement aux imitations qui sont certes esthétiques et économiques, mais moins durables et accueillantes. Sur un fauteuil club, les coudes et les mains reposent confortablement sur une large zone d’appui. Par ailleurs, les accoudoirs ont souvent une forme caractéristique d’obus.
La finesse du cuir et l’assise avec un garnissage mûrement pensé, moins enveloppant, rehaussent le confort du siège. Il nous fait retrouver cette époque où les grands hommes, comme William Shakespeare, se réunissaient dans les tavernes de Londres. Ce fauteuil légendaire trouve aujourd’hui sa place sur une terrasse ou même dans le jardin grâce aux matières utilisées qui lui permettent de conserver son aspect d’origine.