Lors sa démocratisation, qui s’étend sur tout le XXe siècle, le mobilier confortable incarné par le fauteuil club a subi de nombreuses modifications esthétiques. Les designers Art déco ont créé une première révolution avec le lancement de modèles conjuguant style et confort haut de gamme. Cette volonté de proposer un siège à l’élégance soignée, mais fonctionnelle, va rapidement s’amplifier. Des designers comme Le Corbusier vont mettre tout leur talent à l’œuvre pour concevoir des designs audacieux.
L’Art déco transforme le fauteuil club
La première rupture avec l’esthétique traditionnelle du fauteuil club s’effectue sous l’influence de l’Art déco. Dès les années 1920, Jacques-Henri Ruhlmann opte pour un revêtement entièrement en cuir et des formes épurées légèrement arrondies. Cela améliore le confort global du siège. Cette recherche de lignes fluides simples se poursuit au cours des deux décennies suivantes. Elles accompagnent nombre d’innovations majeures. L’élargissement du dossier et des accoudoirs pleins permettent entre autres d’offrir un meilleur maintien à l’usager. Avec leurs formes nettes terminées par des coussins moelleux très épais, les modèles réalisés par Paul Dupré-Lafont, Jean-Michel Franck et Jacques Adnet représentent les exemples les plus aboutis.
Le saviez-vous ?
L’héritage esthétique du fauteuil club se retrouve dans de nombreuses pièces de mobilier contemporain. En effet, les Américains Charles et Ray Eames s’en sont largement inspirés en 1956 pour créer leur « Lounge Chair », un siège destiné à la détente qui figure parmi les meubles de créateur les plus vendus au monde.
Les innovations ultimes des designers fonctionnels
La tendance à un design plus fonctionnel du mobilier « confortable » devient incontournable à partir de 1928, avec la réalisation du fauteuil « LC2 » par Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand. Le siège est nettement inspiré du style « rationaliste » associé au mouvement du Bauhaus. Il se distingue par la stricte séparation du châssis et des coussins. Tandis que les matières employées en font une pièce à la pointe de la modernité industrielle. À l’époque, ce sont par exemple l’acier chromé ou la mousse de polyuréthane expansé qui sont mis à l’honneur. Dans les années 1970 et 1980, Franz Romero associe ce minimalisme des formes empruntées à l’aérodynamisme. Ses créations les plus célèbres (De Sede DS 57, « Bugatti »…) mêlent le confort luxueux et l’évocation de la voiture de sport, voire de l’avion. Découvrez d’autres fauteuils et canapés insolites sur le blog Mon Fauteuil Club.