L’étonnante histoire d’un siège et d’un dramaturge
Molière fait partie de ces écrivains français que l’on ne présente plus. Tous les écoliers français l’ont étudié et pour cause, ses œuvres ont marqué pour toujours l’histoire de la littérature et du théâtre français. Au cours de ses pérégrinations, il testera ses nouvelles créations, installé sur un fauteuil aujourd’hui fièrement conservé par le musée de Pézenas.
Molière à Pézenas, lieu de nouvelles inspirations
À 25 ans, Molière décide de quitter la capitale avec sa troupe pour partir au hasard. À l’époque, Armand de Bourbon est gouverneur du Languedoc. Il connait bien l’écrivain, car ils fréquentaient tous les deux le collège des Jésuites à Paris. Sachant que son ami dirige une petite troupe, il l’invite à le rejoindre à Pézenas. L’illustre homme de lettres déserte alors Paris de 1646 à 1658, accompagné de sa fidèle troupe de comédiens.
Il trouvera l’inspiration en s’installant sur le siège d’un barbier nommé Gély, à Pézenas. En effet, l’écrivain s’y rendait régulièrement pour lire certains de ses écrits, échanger ses idées avec les grands esprits et les conteurs… Ces innovantes idées créatives formeront le terreau fertile de ses futures œuvres. Par ailleurs, on lui confie la direction des fêtes organisées dans le château de la Grange-des-Près. De ce fait, Molière profite de l’occasion pour entraîner sa troupe en donnant des représentations dans les villes voisines, Montagnac, Marseillan et Agde et ainsi roder son approche et son jeu théâtral.
Le grand fauteuil en bois du barbier, témoin de créations littéraires
À cette époque, il n’y avait ni cercles ni cafés littéraires dans les petites villes de province. Molière prit donc l’habitude d’aller chez le barbier Gély où se retrouvaient les grands esprits. C’est précisément dans cette boutique qu’il découvre un vaste siège en noyer brun, avec un immense dossier de six pieds, quatre pouces et demi et une assise de vingt pouces de haut sur vingt-deux de larges. Il aime le style affirmé de ce fauteuil hors normes qu’il demandera lors de ses visites.
Ce vieux modèle lui sera systématiquement réservé lors de ses séances de lecture en petit comité. Il s’y assoit tous les samedis, jour du marché et de la barbe. De plus, c’est ici qu’il apprend le patois de Pourceaugnac et qu’il lit à son auditoire certains de ses écrits, dont le Bourgeois Gentilhomme et l’École des Maris. Après des années à Pézenas, Molière retourne à Paris où il devient célèbre et marque l’histoire de France.
Le fauteuil de Molière, un héritage précieux
Le fauteuil de Molière fait entièrement partie de la boutique de Gély. D’ailleurs, il est cédé à chaque changement de propriétaire. Le barbier Guillaume Gély le légua à son fils Jacques qui le transmit à sa petite-fille Suzanne Geely, qui elle-même le légua à son arrière-petite-fille Catherine Jalvy qui épouse Pierre Paul Thomas, un médecin. Par la suite, deux docteurs en sont les détenteurs : Pierre Astruc, un chirurgien de l’hôpital civil et militaire de Pézenas, puis François Astruc, son fils.
Rappelons que le mobilier avait une importance particulière au XVIIe siècle : ils révélaient le statut de leur propriétaire. Le même phénomène est encore perceptible au début du XXe siècle avec les fauteuils club plutôt réservés à l’élite de la société. Vous voulez vous aussi faire entrer une dose de prestige dans votre intérieur ? Découvrez notre collection de fauteuils club en cuir ou nos modèles de sièges Chesterfield haut de gamme.