Les secrets des gentlemen’s club
Les gentlemen’s club sont apparus au 17e siècle au cœur de la haute société britannique. Fondés par des membres masculins, ils sont nés au sein de coffee houses ou des chocolate houses, sites de réunions d’une clientèle huppée. Les propriétaires des lieux, vite convaincus par l’intérêt de fidéliser des clients fortunés et select, ont l’idée de créer des endroits fermés au public. Grâce à notre article, découvrez les secrets des gentlemen’s club, ces lieux riches en histoire.
Les dessous d’une histoire de riches
Les clubs anglais dénombrent dès leurs débuts des membres éminents. Au sein des premiers clubs, celui fondé par Walter Raleigh au pub « The Mermaid », compta parmi ses habitués Sir William Shakespeare ! Traditionnellement, les gentlemen’s club se composent d’un bar, d’un restaurant, de salons (parfois privés), de bibliothèques et de fumoirs. Une ancienne tradition consiste à proposer également des chambres où s’assoupir. Notamment pour les messieurs qui souhaiteraient s’éloigner un temps de leur famille. Enfin, les clubs orientés vers le sport présentent souvent de grands jardins et des équipements sportifs (pelouses, terrains, piscines, champs de courses, etc.).
Rapidement, les clubs se multiplient à travers la haute société anglaise, puis française et européenne. Leur diversification les conduit à se spécialiser par centres d’intérêt, comme la pratique d’un sport, l’appartenance à un parti politique ou la maitrise d’une discipline scientifique. Il arrive également que l’adhésion à un club soit conditionnée par le passage dans une université ou un régiment spécifique. Au club, on pratique traditionnellement les jeux d’argent, la politique, les sciences humaines et les débats.
Le saviez-vous ?
À votre avis, quel est le passe-temps principal des gentlemen’s club ? Le pari, bien sûr ! On y pariait sur les dés, les matchs, sur tout et n’importe quoi ! Ainsi, dans le « livre des paris » du club Brook’s, on peut lire « Le 29 juin 1792, lord Crawford parie que le duc de Queensbury mourra dans l’année, avant lord Palmerston. » Autre pari notable, celui qu’un fameux Phileas Fogg, membre du Reform Club, aurait contracté le 2 octobre 1872 : celui-ci stipulait qu’il arriverait à faire le tour du monde… en 80 jours !
Les coulisses très fermées des clubs de prestige
Les critères de sélection des clubs sont très stricts et particulièrement marquants de l’endogamie sociale. Outre le fait qu’ils n’acceptent pas les femmes, ils exigent de leurs prétendants qu’ils soient aptes à payer de fortes cotisations annuelles. De plus, ils doivent être parrainés par deux de leurs membres avant de pouvoir passer devant un comité d’adhésion. Les conditions d’admission dépendent des clubs, et peuvent aller jusqu’à « une voix contre vaut six voix pour » !
De fait, même en possédant les critères de réussite sociale réclamés par ces clubs, il est probable que vous n’arriviez pas à y entrer si vous ne faites pas partie du « milieu » depuis longtemps. En effet, la reconnaissance des pairs ne s’acquiert qu’après de nombreuses années. Certains des clubs les plus sélects ont une liste d’attente de plus de 20 ans… À titre d’exemple, les membres du Jockey Club de Paris sont issus aux deux tiers de la noblesse française.
Aujourd’hui encore, les gentlemen’s club ne sont que très peu ouverts aux femmes. L’absence de mixité qui les caractérise a fait l’objet de nombreuses polémiques, notamment d’un point de vue légal. Le principal problème posé par la non-mixité est l’entretien des clichés de genre et la création de lieux de pouvoir informels non mixtes dans les clubs politiques. Pour en savoir plus, découvrez notre article dédié : « Comment entrer dans un club de prestige ? ».