Le sujet a toujours été épineux pour ceux qui luttent contre la discrimination. Mais cela n’a pas vraiment touché les gentlemen’s club. Historiquement, ils ont systématiquement refusé d’accueillir la gent féminine dans leur sanctuaire. Pourtant, en 1975, l’étau se desserre pour les femmes. Une certaine « Dame de fer », Margaret Thatcher, devenue « full membership » du cercle des conservateurs londoniens Carlton Club participera à ce changement social.
La femme prend sa place en club
Alors que les gentlemen’s club sont initialement réservés aux hommes, la présence des femmes semble aujourd’hui de plus en plus acceptée, mais rarement avec « full access ». Le machisme britannique perdure depuis 3 siècles, en interdisant aux femmes l’accès à certains endroits, en leur attribuant le titre de membre associé ou encore en limitant leurs horaires de fréquentation. Exemples flagrants de cette discrimination : au Boodle’s, les ladies ne peuvent s’y entrer que par la porte de service. Elles n’ont aucun droit d’admission au White’s et ce, depuis 1693. Elles peuvent seulement accéder à partir de 18 heures au Brooks’s à St James’ Street.
Certains clubs estiment ironiquement qu’il n’y a plus assez de places et qu’il faut porter une belle moustache. Dans cette communauté féminine très rare, on trouve Margaret Tchatcher, devenue Leader du Parti conservateur en 1975, puis Première ministre. C’est le Carlton’s Club lui-même qui lui demande de rejoindre son cercle en tant que membre à part entière. Ailleurs, les femmes ne sont que membres associés. Ce même gentleman’s club s’est ensuite ouvert peu à peu aux femmes. Avec une cotisation réduite, leurs accès étaient limités, et elles avaient l’interdiction de voter. Elles ne pouvaient pas non plus entrer dans la grande salle à manger ou au bar (drawing room). Dans les faits, les femmes membres sont principalement les veuves d’anciens membres ou de parlementaires.
La politique lutte contre le machisme des Gentlemen’s Clubs
Sans doute encouragés par la Dame de fer, certains s’indignent face au machisme à la British. Dans les années 60, la libération des mœurs issue du Swinging London ne parvient pas à dissoudre la discrimination des clubs masculins. Tout comme la loi anti-discrimination en 1975, à laquelle les gentlemen’s club échappent. Le parlementaire travailliste lord Faulkner of Worcester, poussé par le gouvernement, réalise en 2003 une proposition de loi. Mais celle-ci est laissée à l’abandon. Elle fut par ailleurs suivie d’une nouvelle campagne anti-discrimination en 2006. La loi s’étend cette fois aux clubs ouvriers, aux clubs de golf et aux cercles huppés.
Dans le monde anglo-saxon, puis en Italie et en France, les fameux clubs de prestige ont muté, s’éloignant progressivement de la politique, pour s’intéresser au sport, à la gastronomie et à d’autres thèmes variés. La révolution est lancée et peu à peu, les jeunes sont admis, la technologie devenant un centre d’intérêt. Par la suite, les femmes sont enfin admises comme full members. Le prestigieux club londonien Reform Club compte aujourd’hui 2 700 membres dont 400 femmes qui peuvent désormais s’asseoir dans un fauteuil club tout en sirotant un grand champagne.