Le Havane, le meilleur ami des fauteuils club

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Boite en bois pleine de cigares

Pour apprécier toute la richesse d’un cigare et de ses arômes, découvrez l’incroyable histoire de son terroir. Sa culture et sa fabrication constituent une connaissance incontournable pour l’amateur de Havane. Le Habano, c’est ainsi que son appellation cubaine l’a baptisé, est le fruit d’une culture et d’un artisanat séculaire reconnus à travers le monde entier.

L’histoire coloniale de Cuba et de son cigare

La culture du tabac est originaire d’Amérique où l’on retrouve des traces vieilles de plus de 3 000 ans. C’est l’explorateur Christophe Colomb qui partagea cette découverte qui se propagea rapidement dans toute l’Europe. Lorsqu’il accoste à Cuba en 1492, les Indiens caribéens l’utilisaient pour échanger avec les esprits et soulager leurs douleurs. Après avoir donné une forme cylindrique aux feuilles préalablement séchées, ils le fumaient, comme cela est encore le cas aujourd’hui. Le Vieux Continent se passionne pour cette nouveauté consommée sous forme de tabac à chiquer ou à priser.

Hangar en bois pour le séchage des feuilles de tabac accrochées au plafond
Hangar pour le séchage du tabac ©Rusty Watson

Très vite, la « Real Factoria », une entreprise coloniale, va s’approprier le tabac cubain dont la production s’exporte exclusivement en Espagne. À ses débuts, la production de cigares est extrêmement limitée. Les premières manufactures émergeront seulement au XVIIIe siècle à Cuba. La célèbre appellation « havane » apparaîtra officiellement en 1799. Ce n’est qu’à l’abandon du monopole royal espagnol, en 1817, que le habano trouve un public d’amateurs plus large que les marins espagnols et portugais. Pas moins de 400 « chinchales », des fabriques de cigares de tailles variables, avaient été recensées en 1818.

Le succès fulgurant des cigares la Havane

La culture du Havane date du début du XXe siècle. C’est un tabac purement cubain, cultivé dans le sud-ouest de la ville éponyme, dans la région de la Vuelta Abajo. À la fois mat et terreux, ce tabac tire en partie son goût exceptionnel des vents particuliers soufflant sur l’île. Les feuilles de Havane sont séchées, puis mûrissent et fermentent aux alentours de San Luis et Pinar del Río, avant d’être transportées vers les manufactures de la capitale cubaine.

Après l’accession de Fidel Castro au pouvoir, les manufactures de tabac ont été nationalisées et ont continué leur production. Étant donnée l’extrême qualité du produit, elles trouvent de nombreux marchés, et ce, malgré l’embargo des États-Unis.

Le cigare La Havane dans les années 80

Dans le début des années 1980, alors que la production du cigare cubain est en pleine expansion, l’État crée une marque inédite, le « Cohiba », réservé essentiellement aux invités officiels du pays. Face à l’engouement des fumeurs de Havane, cette nouvelle marque est finalement exportée.
Véritable emblème de Cuba, le cigare est produit par approximativement 120 manufactures, exportant entre 50 et 80 millions d’unités par an.

Les lecteurs de tabaqueria, le secret des cigares cubains

Ni la fertilité du sol de Vueltabajo, ni les soins traditionnels prodigués par les vegueros, ni l’habileté manuelle des cigariers ne peuvent expliquer la qualité exceptionnelle des cigares cubains. Pour percer les secrets de sa conception, il faudrait visiter les fabriques de cigares. En effet, la feuille de tabac reçoit un ingrédient spécial pendant la préparation. Selon une vieille tradition cubaine, on lisait des textes aux esclaves africains qui travaillaient dans les champs pour les instruire. L’idée d’un lecteur vient du Portoricain Jacinto Salas y Quiroga. Dès 1860, l’usine de Partagas emploie des lecteurs pour soutenir la production des ouvriers et parfaire leur culture.

De nouvelles organisations sont progressivement mises en place par les torcadores (personnes qui façonnent les cigares) afin de préserver cette tradition. La sélection du lecteur et des ouvrages se fait par votes des employés. Vers la fin des années 50, après la Révolution, les fabriques ont instauré des « Commissions de lecture » qui sélectionnent les futures lectures en atelier. Cette tradition plus que centenaire perdure toujours. Au sein de la fabrique H.Hupmann de La Havane, 600 rouleurs de tabac restent suspendus aux lèvres de leur lectrice. Un métier bientôt inscrit au patrimoine oral de l’humanité ?

Le Havane, le cigare au succès jamais démenti

Les grands noms du Havane, comme Partagas ou Punch, émergent durant cet âge d’or du cigare, entre 1830 et 1860. Victime de son succès, les contrefaçons abondent rapidement sur le marché mondial, entachant la réputation des véritables cigares cubains. Les producteurs cubains introduisent donc un sceau de garantie en 1889. Une manière pour l’Union des fabricants de certifier leurs productions aux yeux de tous.


Depuis cette époque, le Havane est devenue LA référence absolue des amateurs de cigares. S’il diffère en formes et en tailles, il s’enracine dans un terroir extraordinaire, d’une qualité et d’une identité incomparables. Depuis l’année 1967, le cigare cubain bénéficie d’une appellation d’origine protégée. Ainsi, un cigare peut être commercialisé sous l’appellation « Habano » uniquement si ses feuilles de tabac ont été cultivées et roulées à Cuba. De nos jours, une seule entreprise, Habanos SA, distribue les cigares de Havanes. Cela concerne les produits fabriqués à la main comme ceux roulés à la machine.

Gentleman savourant un cigare et un whisky dans son fauteuil club
Gentleman savourant un cigare et un whisky dans son fauteuil en cuir © Valiant Made

Le cigare et le fauteuil club, le mariage parfait

Pour de nombreuses personnes, La Havane rime avec cigare et fauteuil club. En effet, cette ville doit son nom au tabac utilisé dans la fabrication des cigares cubains, qui sont devenus une référence. Depuis leur découverte, les fameux habanos (le nom d’origine) ont fait un nombre impressionnant d’adeptes, aussi bien en Amérique qu’en Europe. Qu’il fait bon fumer un authentique havane, confortablement assis dans son fauteuil club en cuir !

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